Description

Genèse

D’abord expérimentée en enseignement scientifique afin de mener en classe entière des activités par groupe de 4, 5 ou 6 élèves, la technique « galerie d’expositions », découverte en formation, a fait apparaitre l’intérêt pédagogique d’un tel équipement. Cette organisation a pu ensuite être testée en EDS physique-chimie, avec des élèves de terminale, après les épreuves écrites, afin d’aborder en une séance de 2h les notions des chapitres restants à traiter. Les groupes ont été construits en respect des appétences des élèves et dans l’objectif de la préparation au Grand Oral.

Réalisation

Les tableaux, inutilisés, ont été récupérés et installés sur chacun des murs libres de la classe par l’agent du lycée. La salle est une salle standard qui permet une organisation pédagogique de plus et n’est pas exclusivement dédiée à cette pratique.

Usages

Les élèves en groupes travaillent de façon différente, en classe mutuelle, en animation type « galerie d’expositions » … Ils changent de posture, sont plus actifs, développent les compétences orales, interagissent.

Les plus-values attendues ou constatées

Sur les pratiques pédagogiques

• Développer les compétences orales, l’argumentaire, tout en consolidant les compétences disciplinaires.

Sur le climat scolaire

• Favoriser l’écoute et l’entraide, développer la bienveillance et le vivre ensemble, réduire la sédentarité des élèves.

Évolutions envisagées

Reprendre chaque tableau pris en photo lors d’une prochaine séance pour analyser les points forts et retoucher d’éventuelles erreurs. Sur le même principe mais en classe dédoublée, les élèves pourraient réaliser des protocoles d’expériences tournantes en salle de TP. La salle est accessible aux enseignants de toutes disciplines.

Des tableaux sur le mur, pourquoi ?

Écrire sur un support vertical, c’est tout d’abord favoriser la posture debout pour travailler, laisser une place au corps qui peut bouger, s’exprimer et agir. L’ « incorporation » du savoir est alors en jeu. Le mur d’écriture ou le tableau représentent aussi un moyen de développer la coopération entre élèves, de donner des responsabilités à tous les élèves pour qu’ils deviennent acteurs de leurs apprentissages mais aussi de laisser une trace écrite de cette réflexion. C’est finalement entrer dans un travail de confrontations des idées, de partage de ce qui fait consensus…  le tout en prenant des responsabilités au sein du groupe.

Selon V. Faillet (2019), « Les murs d’écriture apportent des avantages, car ils vont permettre de travailler debout, et ainsi d’alterner position assise et position debout si la configuration de la salle le permet, et de s’exprimer devant un public en plusieurs petits groupes, avec chacun son espace de travail horizontal et vertical. Cette configuration est intéressante, car elle questionne aussi la sacralisation de l’espace du tableau par l’enseignant. La surface verticale d’expression du savoir que représente le tableau n’est plus sienne, elle est aussi celle de la construction de sens des élèves. La taille de la surface peut aussi être questionnée. Si elle est constituée de plusieurs tableaux sur les murs, alors la surface d’expression reste dans une certaine mesure limitée, et va donc nécessiter un travail de modélisation et de synthèse. ».

Des observations in situ

Afin de préparer les élèves au grand oral, l’enseignant propose aux élèves de travailler différents éléments du programme. Chaque groupe constitué de 4-5 élèves se focalise sur des chapitres différents. L’objectif est de faire un condensé des documents proposés par l’enseignant (dossier sous format papier) et d’exposer le résumé sur un tableau. Après cette première phase, les groupes sont reconstitués et chaque nouveau groupe intègre un membre de chaque ancien groupe. Le groupe nouvellement constitué tourne sur chaque tableau et l’élève qui a travaillé (avec son ancien groupe) sur un des tableaux et devenu « expert » de la question, expose la réflexion engagée aux autres qui donnent un retour constructif sur le fond (le contenu) mais aussi sur la forme (expression orale).

Ce mode de fonctionnement est typique de la méthode Jigsaw développé par Aronson et al en 1978. Selon A. Baudrit (2005), « ces groupes fonctionnent sur le principe du puzzle. Chaque membre (….) détient une pièce du puzzle. (…) A l’évidence la méthode Jigsaw parait bien conforme aux perspectives de l’apprentissage coopératif, puisqu’elle suppose un travail collectif et une activité commune au moins à deux reprises. Au sein des groupes Jigsaw, mais aussi à l’intérieur des « groupes d’experts ».

L’enseignant n’est plus dans une posture où il centralise le savoir mais il va naviguer entre différentes postures comme par exemple celles de tissage, d’étayage, de pilotage…

Points de vigilance : L’enseignant garde une place importante dans ce mode de fonctionnement afin de vérifier l’exactitude des traces écrites sur les différents tableaux. De même, il est incontournable de garder une mémoire de ce qui a été produit par les élèves (photos et diffusion sur l’ENT) pour que ces derniers puissent y retourner pendant leurs temps de travail personnel.

Les enjeux du bâti scolaire

Parmi les 5 enjeux qui concernent le bâti scolaire, le projet s’oriente vers deux objectifs prioritaires :

• « Favoriser le bien-être et l’inclusion » mais également
• « Favoriser l’apprentissage et l’enseignement »

C’est bien le format pédagogique de l’enseignante qui a été à l’origine des modalités d’organisation de la salle.

Le point de vue des acteurs

Parole de l’enseignant : « on découvre les élèves autrement »

Pour aller plus loin

BAUDRIT Alain. L’apprentissage coopératif : origines et évolutions d’une méthode pédagogique. Bruxelles : De Boeck, 2005.
FAILLET Vincent. Remodeler sa salle de classe et sa pédagogie. Canopé, 2019.